Audiovisuel public « honte de la République » : l'Élysée dément

Emmanuel Macron n'aurait pas prononcé cette phrase. En revanche, le président français a bel et bien fait un constat « sévère » de la gouvernance du secteur.

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Le chef de l'État aurait fustigé la gestion de l'audiovisuel public devant les députés de la commission des Affaires culturelles.
Le chef de l'État aurait fustigé la gestion de l'audiovisuel public devant les députés de la commission des Affaires culturelles. © LUDOVIC MARIN / AFP

Temps de lecture : 2 min

Selon L'Express, Emmanuel Macron aurait qualifié de « honte de la République » l'audiovisuel public devant les députés de la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale. Faux, rétorquent le président de la commission Bruno Studer et l'Élysée, qui a démenti « formellement la phrase rapportée par L'Express ». L'entourage du chef de l'État s'est par ailleurs refusé « à tout commentaire s'agissant d'un échange qui n'avait pas vocation à être public ».

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D'après les députés de La République en marche présents, Emmanuel Macron a en revanche bel et bien fait un constat « sévère » sur la gouvernance de l'audiovisuel public. Ce constat ne concernait « pas le personnel », il portait sur « l'adaptation à la transition numérique, le renforcement des synergies, la production de contenus sur Internet, la lutte contre la désinformation, le renforcement de l'accès à l'éducation et à la culture », selon le chef de file LREM de la commission, Gabriel Attal. « Quelqu'un cherche à créer des polémiques, je ne sais pas qui ou pourquoi », a déclaré Aurore Bergé, une porte-parole du groupe LREM, démentant aussi « catégoriquement » auprès de l'AFP les propos attribués au président.

Auparavant, les députées communistes Elsa Faucillon et Marie-George Buffet avaient dénoncé dans un communiqué des « propos indignes » émanant, selon elles, d'un président devenu « désormais ennemi de l'audiovisuel public ». La CGT de France Télévisions, premier syndicat du groupe, y a aussi vu « une honte » et « une insulte pour les personnels, les téléspectateurs et les programmes de l'audiovisuel public ». Des journalistes de Radio France s'en sont également émus sur Twitter.


L'audiovisuel public dans la ligne de mire du gouvernement

Quoi qu'il en soit, cette sortie du président sur l'audiovisuel public semble préfigurer l'annonce d'une prochaine réforme par le gouvernement. Ce dernier étudie actuellement plusieurs pistes, comme la création d'un holding rassemblant les chaînes publiques, un nouveau mode de désignation du président du CSA ou encore l'arrêt de France Ô, dont les audiences restent faibles, accusant même une chute ces derniers mois (0,5 % de part d'audience nationale en novembre 2017, contre 0,7 % un an plus tôt).

Priée par le gouvernement de faire 50 millions d'euros d'économies l'an prochain par rapport à 2017, l'actuelle présidente de France Télévisions Delphine Ernotte présentera le 21 décembre au conseil d'administration du groupe un plan de réduction drastique des dépenses. Ce plan devrait notamment passer par le non-remplacement de départs en retraite ainsi que par la réduction de la masse salariale, des moyens pour l'information, des droits sportifs, des contrats de production ou de l'immobilier.

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Commentaires (127)

  • Louisper78

    Jupiter parle, avec emphase dans la plupart des cas, rappelant certains rassemblements euphorisants pour flatter ou au contraire détruire... Il dit souvent tout et son contraire surtout lorsque cela le sert...
    Mais là l'audace est de taille et ne me surprend un peu car, qu'il ait dit "honte de la République" pour l'audiovisuel" passe encore, même si je partage un peu le diagnostic (... Mais sans budget, Sarko ayant supprimé la pub sans mettre de complément... !), je suis abasourdi par l'argumentaire de démenti du château qui dit que Jupiter ne commente pas ce qui est du domaine privé et doit le rester...
    M. Macron oublie un peu l'histoire, et la petite histoire, surtout lorsque cela le sert car lors de l'audition du CEMA de Villiers à l'Assemblée Nationale juste avnt le 14 juillet 2017, c'est bien lui et lui tout seul qui a rendu public, de manière ostentatoire et humiliante, des propos qui devaient restés dans le domaine restreint de la commission de la défense nationale de l'A. N. !
    Alors un peu de logique et surtout de cohérence, monsieur le Président !

  • JDECLEF

    Donc c’est que notre président à le temps de regarder la télévision publique (et les autres ?!)

    Mais maintenant, il y a quelque chose de nouveau avec l’ouverture à portes grandes ouvertes aux chaines privées diverses avec les box des opérateurs (FAI) divers sur le net et bien sur les fameux réseaux sociaux qui inondent le bon peuple gogo en l’abêtissant un peu plus chaque jour !

    Alors notre président par ce qu’il se croit peut être plus intelligent et que c’est la mode fustige le service public que plus personne n’est obligé de regarder et regrette peut être l’ex ministère de l’information qui censurait ce qui n’était pas dans la ligne gouvernementale !

    Mais de toute façon il perd son temps car là pour une fois les français font ce qu’ils veulent du moment que l’on ne leur supprime pas leurs petits écrans qui ont d’ailleurs grandit en taille (et beaucoup en plus ne paient pas la taxe !)

    J’ai la télévision depuis 1957 dans ma famille avec une seule chaine en noir et blanc à l’époque, mais ça c’est du passé avec plusieurs centaines de chaines en diverses langues via le satellite, par exemple regardez les balcons des citées de banlieues avec leurs paraboles, tout comme la radio depuis longtemps dont on se soucie plus !

    La seule chose qui est toujours là c’est la taxe de télé et qui n’influe pas sur la qualité des programmes bons ou médiocres !

    Donc c’est simple, on est dans un pays libre, on ne regarde pas la télé ou on ferme ces smartphones ou tablettes divers, c’est tout, le reste c’est du bla-bla qui bien sur devient politique orientée qui pollue notre société !

  • Dizul

    Entre "entre soi" de plusieurs milliard ou rien ne bouge. La gouvernance ? Laisser faire, combler les déficits et acheter la paix sociale. Les effectifs pléthoriques, les salaires très confortables et avantages sociaux cinq étoiles sont régulièrement dénoncés. Les couts de production sont doubles par rapport aux chaines privées.
    On peut citer aussi les achats massifs de films sans valeur aucune à des producteurs copains, des acteurs et des journalistes politiquement "bien" positionnés. Une objectivité très discutable dans les reportages. Tout n'est pas à jeter. Mais un grand tri, y compris dans les mentalités, est nécessaire.